Homme d’Etat et politicien français à la longévité exceptionnelle, Michel Rocard vient de s’éteindre à l’âge de 85 ans des suites d’un cancer. Il aura notamment marqué l’ensemble de la gauche française, sa famille politique, qu’il aura parcourue de l’extrême-gauche à la social-démocratie. Son regard aigu et lucide sur l’état du monde, qu’il avait promené pour Radio Zones lors de son passage à Genève, reste d’une actualité saisissante.
Nous l’avions rencontré au moment où il lançait face à l’ONU, «l’Appel pour une gouvernance mondiale solidaire et responsable», avec le Collegium international éthique, politique et scientifique, qu’il présidait. C’était au Club Suisse de Presse, à Genève le 06 mars 2012. Il y siégeait aux côtés de Stéphane Hessel et d’une brochette de diplomates et d’intellectuels.
« Le monde va mal ! », nous avait-il dit. Il faut donc le réformer et repenser la gouvernance mondiale. L’importance du climat, la crise financière, le rôle de l’Onu à redéfinir, l’absence de souveraineté mondiale, les élections françaises de 2012, sans oublier son rôle d’Ambassadeur de France pour les régions polaires, qu’il nourrissait d’une forte conscience écologique, Michel Rocard nous les évoquait dans une analyse fine et sans complaisance. Sa pratique du pouvoir et sa connaissance des dirigeants du monde confèrent à son regard sur la vie politique une acuité forte et toujours vraie aujourd’hui. Une leçon d’histoire.
Interview et photos : Jean Musy
Réalisation technique : Cyril Cailliez |
Michel Rocard
© Jean Musy (2012)
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