De Gaza au Soudan et en Irak, d'Ukraine en Syrie, les zones de guerre se multiplient avec la destruction collatérale, voire voulue, des biens culturels des sociétés, sites et musées inclus, certains pourtant inscrits au patrimoine mondial par l'UNESCO. A l'initiative de la France et des Emirats Arabes Unis a été créée, en 2017, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH).
Cette fondation genevoise, dont l'acronyme est le première lettre de l'alphabet arabe, compte neuf états membres. Elle revendique une levée de fonds de 90 millions de dollars en un mois récemment. Genève lui a rendu hommage mi-avril dernier en pavoisant le Pont du Mont-Blanc de drapeaux portant son logo.
Les ambulanciers du patrimoine
ALIPH est née de "la prise de conscience suscitée à la suite des destructions de sites patrimoniaux par Daech, l'Etat islamique", nous précise sa présidente Bariza Khiari, ancienne vice-présidente du Sénat français. Pour l'actuelle conseillère culturelle du Président Emmanuel Macron, grâce à ALIPH, "nous sommes devenus les ambulanciers du patrimoine".
Son objectif initial de protection en situation post conflit s'est étendu en effet à la prévention des dégâts, vu la multiplication des zones de guerre. En Ukraine, par exemple, "les contenus de deux cents musées et de deux cents bibliothèques ont été déplacés et mis à l'abri", ainsi que les archives du pays.
Aujourd'hui, la fondation songe aussi à développer son action face aux enjeux climatiques.
Rencontre avec Bariza Khiari au micro de Radio Zones.
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez |
Bariza Khiari
© Jean Musy / 2024 |