Son récit de guerre et reportage photographique édité en 2022, L’aiglon blessé, La guerre au Haut-Karabagh (éd. Photography Geneva) est devenu un livre d’histoire. Ses images témoignent désormais de ce qui n’existe plus, depuis que l’Azerbaïdjan vient de conquérir récemment ce territoire revendiqué par les Arméniens sous le nom d’Artsakh. Parti un mois en automne 2020 pour couvrir un conflit oublié, soit quelques semaines après la reprise des combats, le reporter arméno-kurde Demir Sönmez raconte le quotidien des civils et des combattants de cet enclave arménienne, les enjeux politiques et économiques que cachent la reprise azérie de cette région caucasienne.
Ils sont à peine une trentaine de journalistes à couvrir les affrontements, essentiellement des reporters locaux arméniens ou de la diaspora, comme lui. Il a pris tous les risques pour raconter et montrer cette guerre inégale où les armes modernes des uns - azéris, djihadistes et autres mercenaires - côtoient les vieux fusils des autres. Ici le danger vient souvent des airs : les drones sont omniprésents. La technologie est passée par là. La vieille Lada conduite par son chauffeur d’un jour prend vite le fossé, car le conducteur-combattant doit plus se méfier du ciel que de la route.
Kurdistan, Syrie, Arménie, Demir Sönmez, homme de terrain, connaît bien ces lieux où les populations résistent pour exister et revendiquer leur liberté. Lui-même se définit comme un témoin présent par ses images « aux côtés des peuples opprimés ».
Rencontre sur Radio Zones, avec cet oeil journalistique incontournable de toutes les manifestations des luttes pour les droits de l’homme et des minorités, notamment à Genève, où il habite.
Photos : Demir Sönmez
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez
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L'Aiglon Blessé, La guerre
du Haut-Karabagh
(Editions Photography Geneva)
Demir Sönmez © Jacqueline Messerli
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