Dix-neuf millions de Taïwanais se rendent aux urnes ce samedi pour élire leur Président et leurs députés dans un climat de tensions régionales très sensibles avec les événements de Hong Kong et les menaces non dissimilées du président chinois Xi Jinping, début 2019, de prendre l’île de force au besoin, pour la rattacher à la Chine.
Pour Taiwan, grand comme trois quarts de la Suisse et peuplé de près de 24 millions d’habitants, le défi vient plus de la Chine que des bagarres politiques locales, selon Mme Ching-Yi Ling, directrice des affaires internationales du Parti Démocrate Progressiste (DPP) au pouvoir. L’ìle de Formose est indépendante depuis soixante-dix ans. Soumise à la férule dictatoriale de Tchang Kaï-check, fondateur du Kuomingtang, elle devient démocratique en 1996, date de la première élection présidentielle au suffrage universel.
C’est une exception en Asie pour la situation des femmes qui occupent 38 % des sièges au Parlement et 30% des postes de maires, après les élections 1998, écrit le professeur Chang-Ling Huang, politologue à l’Université Nationale de Taiwan. Un phénomène incarné par la Président sortante, Mme Tsai Ing-wen, première à ce poste dans le monde chinois et candidate favorite, d'après les sondages, pour une nouvelle législature.
Représentative de la vie taïwanaise, la presse y est libre, quoique très commerciale et sous influence, comme nous l’explique Cédric Albiani directeur du bureau asiatique de Reporters sans Frontières en Asie du sud-est, rencontré à Taipei.
Interview : Jean Musy
Réalisation technique : Cyril Cailliez |
Cédric Albiani
© Jean Musy (2019)
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