Inspiré par une correspondance de 1758 entre Denis Diderot et Marie-Jeanne Riccoboni, écrivaine et actrice de la troupe des Italiens à Paris, Hervé Loichemol met en scène au Théâtre du Châtelard à Ferney-Voltaire, du 15 au 19 décembre, un dialogue entre le philosophe et la comédienne.
Nous sommes au moment d’une grande crise du théâtre, avec l’émergence du drame, une vraie nouveauté pour l’époque. La disposition de la scène se reconstruit avec le concours de Diderot, «quitte», selon lui, «à mettre le spectateur à la gêne».
Une nouvelle esthétique apparaît. Le choix de l’instant devient décisif, comme dans son portrait par le peintre von Loo. De même que pour le comédien, le jeu soumis à tension suspend le temps. «J’attends toujours» dit le philosophe - c’est aussi ici le nom de la pièce, «que les figures immobiles se mettent en mouvement».
Pour Hervé Loichemol, c’est l’occasion de saisir l’air du temps, avec l’auteur pré-révolutionnaire, «le nôtre autant que le sien. Le nôtre aussi troublé et chaotique que le sien, différemment bien sûr, mais saturé de questions, suspendu, bouleversant».
Au jeu : deux excellents comédiens, Denis Ghénoun
et Anne Durand.
A noter la table ronde du samedi 18 décembre à la médiathèque de Ferney-Voltaire : Diderot et les paradoxes du spectateur avec Nathalie Kremer, professeur à la Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France aux côtés de Marc Escola, professeur de littérature à l’Université de Lausanne. Entrée libre.
Genèse et enjeu avec Hervé Loichemol, metteur en scène.
Interview : Jean Pélichon
Technique : Cyril Cailliez |
Hervé Loichemol,
metteur en scène
© Jean Musy / 2021
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