Voilà une satire féroce et très drôle sur la corruption et le pouvoir. La Farce de Maître Pathelin est une oeuvre anonyme datant de 1460, soit quelques années à peine après l’invention de l’imprimerie de Gutenberg. On la considère comme la plus ancienne pièce de théâtre française. Elle vient d’être créée à la Comédie de Ferney-Voltaire les 10 et 11 janvier et part en tournée dans la région lémanique avant de gagner l’Afrique en mars prochain.

Ce classique revisité par l’auteur béninois José Pliya est mis en scène par la suissesse Simone Audemars, avec le concours du Petit Théâtre de Lausanne et des acteurs du Bénin. Une pièce «amorale», pour la metteur en scène, puisqu’on y baigne dans la tromperie et le vol à tous étages. Il n’y a pas de bons et de méchants, mais des malins qui se font tous doubler par plus doués qu’eux.

Tout tourne autour du maniement de la langue, voire des langues, quand on sait en embobiner son public. « Ici, la justice est une farce ; elle ne sert qu’à enregistrer la tromperie généralisée ». L’adaptation de José Pliya transpose l’intrigue dans l’Afrique d’aujourd’hui et répartit les rôles entre Noirs et Blancs, dans des rapports de pouvoir savoureux.

Le spectacle sera joué à Seynod (Auditorium, le 16.01), puis à Gland (Théâtre de Grand-Champs, les 20 et 21.01) et à Vevey (L’Oriental, les 27 et 29.01), avant de gagner le Bénin et le Togo pour 12 représentations, en mars prochain.

Parcours d’une création, avec la metteur en scène Simone Audemars, en compagnie du comédien et réalisateur béninois Jean Luc Tohozin.

Reportage : Jean Pélichon
Réalisation technique : Cyril Cailliez