Une bataille sans merci se livre au Soudan entre deux chefs militaires qui ne veulent pas remettre le pouvoir aux civils en juin prochain, comme prévu. Aucun ne semble pouvoir l’emporter, ni le chef de l’armée et de facto de l’Etat, le général Abdel Fattah al-Burhan, ni le chef des Forces de soutien rapide paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemeti, le numéro deux du régime.
Près d’un million de déplacés selon l’ONU en six semaines de conflit, une population civile affamée, sans soins ni eau, dans une chaleur de plus de 40 degrés en journée, tel est le quotidien des Soudanais. Mais que cachent ces rivalités ? Quelle place occupent encore les islamistes au pouvoir depuis trente ans ? La classe politique soudanaise est-elle dépassée ? Quels sont les vrais enjeux du conflit ? A qui profite la crise et pourquoi maintenant ?
Le Soudan, troisième plus grand état d’Afrique, joue une nouvelle fois son avenir. Certaines chancelleries envisagent même une possible nouvelle partition du pays. Egypte, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Russie, Turquie sont des acteurs actifs et intéressés, car les richesses en or et en uranium du pays attisent les convoitises. Tout comme les eaux de Nil qui sont une ressource essentielle de l’Ethiopie au canal de Suez.
Rencontre sur Radio Zones avec Mariam Osman Mahgoub, présidente de la Coalition Soudanaise de Suisse, fondée en 2019 et organisatrice de la manifestation du 29 avril dernier devant les Nations Unies, à Genève, pour réclamer la fin immédiate des hostilités.
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez |
Mariam Osman Mahgoub
© Jean Musy / 2023 |