290 postes supprimés dans les rédactions et deux imprimeries suisses de Tamedia annoncés fin août dernier. Une nouvelle coupe draconienne après une longue série d’autres, parfois "sans stratégie", comme l’a confessé récemment l’un des dirigeants du groupe. Comment résistent les personnels ? Que cache cette restructuration ? Y a-t-il une vision des médias en Suisse chez TX Group, l’empire de presse zurichois qui chapeaute l’entreprise ? A qui profite vraiment la crise provoquée ?
Cette fois c’est toute la presse romande qui est menacée, dont le quotidien la Tribune de Genève, appelé à se fondre dans un seul titre : 24h, basé à Lausanne. Les fusions s’enchaînent à la moulinette dans la tête de la directrice allemande de Tamedia, Jessica Peppel-Schulz. Elle parle constamment de maintenir une presse de qualité, mais veut passer partout au tout numérique, comme elle l’a fait pour ses précédents employeurs, un allemand et un américain.
200 emplois vont disparaître dans les imprimeries de Bussigny (VD), fin mars 2025 et de Zürich, fin mars 2026. Près de 90 dans les rédactions. Le changement technologique se justifie-t-il vraiment, alors que 75 % du chiffre d'affaires des journaux de Tamedia reposent sur la presse papier - qui marche - et que TX Group a fait deux milliards d’euros de bénéfices en quinze ans, d’après Syndicom ?
Comment s’organisent les salariés ? Qui est à la manœuvre côté employeur ? Les politiques ont-ils encore un rôle à jouer pour garantir une presse indépendante et diversifiée ?
Rencontre avec Rocco Zacheo, journaliste, président de la société des rédacteurs et du personnel de la Tribune de Genève, au micro de Radio Zones.
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez |
Rocco Zacheo
© Jean Musy / 2024
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