Le 24 juillet 1924, la signature du Traité de Lausanne scellait la fin de la question d’Orient au lendemain de la Grande Guerre. Mais à quel prix ? Arméniens, Kurdes et Chrétiens d’Orient notamment le payèrent fort cher. L’accord diplomatique entérinait pour la première fois une épuration ethnique de populations qui cohabitaient depuis des siècles sur un même territoire.
Pour le nouveau gouvernement turc, le Traité de Lausanne annulait celui de Sèvres de 1920 qui démembrait l’empire ottoman au nom de la paix des vainqueurs. Il consacrait la constitution d’un nouvel État turc, dans l’esprit d’homogénéité nationale de la population, comme le réclamait le mouvement des Jeunes Turcs depuis plusieurs années.
À l’occasion du colloque Au Carrefour des Mémoires, De Lausanne 1923 à Lausanne 2023, quel futur pour les peuples exclus du Traité ?, tenu dans la capitale vaudoise le 10 juin dernier, Hamit Bozarslan, historien et politologue à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris et auteur d’Histoire de la Turquie, de l’Empire à nos jours (Ed. Tallandier), nous rappelle le contexte historique de ce Moyen-Orient, à la veille de la première guerre mondiale. Kendal Nezan, président de l’Institut Kurde de Paris nous détaille les conséquences de cet accord jusqu’à nos jours, particulièrement pour les Kurdes.
Voir également : Traité de Lausanne de 1923 Cent ans après la question d’Orient toujours pas réglée, avec Seyhmus Özdemir, juriste kurde
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez |
Prof. Hamit Bozarslan
© Jean Musy / 2023
Kendal Nezan
© Jean Musy / 2023
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Palais de Rumine, 24 juillet 1923
© André Kern, MHL |
Château d’Ouchy, salle des délibérations, 1922
© Agence Rol, Bibliothèque nationale de France (BnF) |
Emery Kelèn, caricature d’une
séance plénière de la conférence
tirée
de « Guignol à Lausanne »
de Derso et Kelèn édité par les Arts Graphiques
"Lithos" A. Marsens, 1923 |
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