Une exposition Audrey Hepburn a tenu l’affiche au Centre des arts de l’Ecole internationale de Genève du 4 au 31 mai dernier, autour du roman graphique du bédéiste Christopher, conçu sur un scénario d’Eileen Hofer. Une rétrospective unique proposée par le Musée Bolle de Morges en présence des auteurs. L’ouvrage est paru en 2023 aux Editions Michel Lafon.

“Celui qui ne croit pas aux miracles n’est pas réaliste”, plaisantait Audrey Hepburn. Manière de rappeler son extraordinaire destin qu’elle résumait ainsi : “Si je devais écrire un livre sur ma vie, il commencerait comme ça: “Je suis née le 4 mai 1929 et je suis morte trois semaines plus tard”.

Petite fille issue de l’aristocratie néerlandaise de par sa mère, née Ruston par son père, un britannique pro-nazi qui quitta le domicile conjugal sans mot dire quand elle avait six ans, Audrey rêve de devenir danseuse. Mais l’épreuve de la famine sous l’occupation allemande empêche sa carrière de ballerine en Hollande. Elle sera donc comédienne de théâtre, puis actrice de cinéma.

Très vite remarquée après la guerre, elle adopte le nom d’artiste d’Hepburn et part à Londres avec sa mère. Elle connaît alors son premier grand rôle dans Vacances romaines de William Wyler, aux côtés de Gregory Peck, en 1953, qui lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice.

Les succès se multiplient. Audrey Hepburn tourne désormais avec les plus grands réalisateurs (Billy Wilder, John Houston, King Vidor, etc.) et aux côtés des acteurs les plus connus de son temps (Humfrey Bogart, Fred Astaire, Gary Cooper, Antony Perkins, etc.). On se souviendra notamment de My Fair Lady de George Cukor (1964). Elle devient une icône du cinéma américain. Son amitié depuis 1952 avec le couturier Hubert de Givenchy, créateur de ses costumes dans de nombreux films, lui confère cette touche d’élégance qui concourt à sa popularité.

Dans sa vie privée, Audrey Hepburn est très attachée à la Suisse. Elle y a épousé son premier mari, l’acteur et réalisateur Mel Ferrer, dans la minuscule église du deuxième âge d’or du Bürgenstock, en 1954. Leur fils, Sean, naîtra à Lucerne six ans plus tard. Divorce en 1968, puis nouveau mariage en 1969 et départ pour Rome avec le psychiatre italien Andrea Dotti, dont elle aura un second enfant, Luca, en 1970. Nouvelle séparation après dix ans de vie commune et installation définitive cette fois dans sa villa “La Paisible”, à Tolochenaz (Vaud), aux côtés de l’acteur hollandais Robert Wolders.

Audrey Hepburn s’engage à sa demande pour l’UNICEF, en 1988, jusqu’à sa fin, en janvier 1993.

Eileen Hofer et Christopher ont longuement travaillé à retrouver la vraie vie de la star, grâce aux sources familiales, en collaboration avec Luca Dotti, le second fils d’Audrey, par ailleurs interviewé dans le livre. Parcours d’une vie exceptionnelle et genèse d’une biographie dessinée avec les auteurs, au micro de Jean Musy.

Autre rencontre historique avec Christa Roth, chargée des ambassadeurs de bonne volonté à l’UNICEF et passionnée de cinéma. Elle y était l’agente de Roger Moore, Peter Ustinov, Harry Belafonte, Vanessa Redgrave, Liv Ullmann et dès 1988… d’Audrey Hepburn, qui lui laissa de grands souvenirs, qu’elle raconte à Radio Zones.

Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez
Planches : Christopher