Paul Sika est un chronophage d’images depuis sa découverte de Matrix II. Le photographe ivoirien a tout avalé depuis ses études d’informatique à Londres. Des mangas au cinéma, de la photo au graphisme, de la peinture à la vidéo, rien n’échappe à ce jeune artiste composite qui en veut.

Diplôme en poche, il retourne au pays et travaille à la recherche d’une esthétique propre et pleine d’ « africanité ». Ses photographies sont des compositions, sous forme de séries scénarisées, savamment mises en scène et colorisées électroniquement : sa patte et son label. Pas de hasard dans les images, mais la recherche d’un sens fort et accessible à tous, usant à plein du symbole et de l’allégorie. Ainsi dans sa série Au Fond de moi, la Sainte Justice devient une jeune top model africaine masquée de noir, devant une kalach’ en or en guise de balance. Ici, Asita Diallo, une grande femme élancée domine une ribambelle de gamins sur fond de couchant doré : la femme africaine, forte et toute puissante, qui rassemble et unit.

L’artiste travaille en équipe et met actuellement au point une suite à sa dernière création, L’Appel de Lilian, à travers une application mobile pour tous, disponible en 2014 : une forme de contribution collective et artistique, selon lui. Rencontre avec Paul Sika au dernier Tambour Battant Festival à Genève, où il exposait ses oeuvres.

Site original : http://paulsika.com