La signature du Traité de Lausanne le 24 juillet 1923 scelle un pacte des puissances au détriment de la démocratie, qui façonne encore le Moyen Orient. Telle est l’analyse de l’historien suisse Hans-Lukas Kieser, spécialiste de l’Empire Ottoman et de la Turquie moderne. Il enseigne à Newcastel University, en Australie et à l’Université de Zürich.
Le Traité conclut plus dix ans de guerre et de génocide. Il définit les frontières de la Turquie moderne. Il a confirmé pour la première fois l’homogénéité ethnique d’un état et ainsi favorisé la persécution des minorités, comme les Arméniens, les Kurdes et les Arabes, souligne le professeur, qui vient de publier « When Democracy died : The Middle East’s Enduring Peace of Lausanne » (Cambridge University Press / 2023). Et de rappeler que l’accord signé a rendu caduque le projet de la Société des Nations d’autodétermination des populations minoritaires, et qu’il est à l’origine de bien des problèmes de l’actuel Moyen Orient.
L’auteur décrit aussi pour Radio Zones l’origine du nationalisme kurde et son rapport aujourd’hui avec la démocratie.
Voir également : Traité de Lausanne de 1923 : Cent ans après la question d’Orient toujours pas réglée, avec Seyhmus Özdemir, juriste kurde
Traité de Lausanne de 1923 : Contexte et conséquences régionales avec Hamit Bozarslan, historien et politologue et Kendal Nezan, président de l’Institut Kurde de Paris
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez |
Hans-Lukas Kieser
© Jean Musy / 2023
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